La Ciotat : un parc immobilier transformé en location saisonnière

La Ciotat, charmante commune située entre Marseille et Toulon, connaît en 2024 une progression des locations saisonnières. Selon la carte interactive mise en place par le "collectif national des habitants permanents" (CNHP), la ville répertorie à elle seule pas moins de 2070 logements destinés à la location de courte durée via la plateforme "Airbnb".

Cette tendance reflète une mutation rapide du marché immobilier local, alimentée par l’engouement des touristes pour la Côte d’Azur, mais aussi par un phénomène plus global : la mise en location de résidences secondaires sur des plateformes comme "Airbnb". 

PAS MOINS DE 2070 LOGEMENTS EN "AIRBNB" 

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Il est important de noter que ces 2070 logements ne représentent qu’une fraction de la réalité, car la carte interactive ne prend en compte que les annonces publiées sur Airbnb. D’autres plateformes comme Booking.com, Abritel, ou même des annonces privées sur Le Bon Coin contribuent également à ce phénomène, mais ne sont pas répertoriées dans cette analyse. Ainsi, l’ampleur de la tendance pourrait être encore plus importante, exacerbant les effets de cette transformation sur l’immobilier local.

UN MARCHÉ IMMOBILIER SOUS PRESSION

L’essor des locations saisonnières sur des plateformes comme Airbnb a des conséquences tangibles sur le marché immobilier à La Ciotat. En effet, cette tendance a tendance à réduire le nombre de logements disponibles pour les résidents permanents, qui peinent à trouver des locations accessibles ou abordables dans leur propre ville.

Dans le même temps, l’attractivité de la ville pour les touristes génère des revenus importants pour les propriétaires de logements, mais soulève des inquiétudes quant à la durabilité de cet équilibre.

Le Collectif national des habitants permanents alerte sur les risques de gentrification et de dépeuplement des quartiers historiques. Les habitants locaux, principalement des familles et des personnes âgées, subissent les conséquences d’une pression accrue sur les prix de l’immobilier et de la vie quotidienne. Les loyers augmentent, certains commerces de proximité ferment, et la vie de quartier s’en trouve déstabilisée.

UNE VIE DE QUARTIER "DESTABILISÉE"

Les données de la carte interactive montrent que ce phénomène est en forte croissance, avec un nombre d’annonces qui ne cesse d’augmenter d’année en année. En 2023 déjà, la ville enregistrait un nombre record de locations saisonnières, mais 2024 semble marquer un tournant avec une offre de logements particulièrement dense.

L’attrait de La Ciotat pour les vacanciers, séduits par ses plages, son patrimoine naturel, et sa proximité avec les grandes villes de la région, est indéniable. Cependant, cette croissance rapide des locations à court terme soulève des questions essentielles pour l’avenir de la ville. Comment préserver un équilibre entre tourisme et qualité de vie des habitants permanents ? Faut-il réguler davantage ces locations pour éviter une spéculation immobilière nuisible ?

DES SOLUTIONS EN DÉBAT 

Face à cette situation, des voix s’élèvent pour réclamer des mesures plus strictes. Certaines propositions de l'opposition municipale, incluent des plafonds de nuitées, des restrictions sur le nombre de logements pouvant être transformés en locations saisonnières ou encore des taxes dissuasives pour encourager les propriétaires à privilégier la location longue durée.

À La Ciotat, les autorités locales doivent désormais se saisir de ce phénomène pour trouver un compromis qui permettra de concilier l’attractivité touristique de la ville et la préservation de son tissu social.

En attendant des régulations plus strictes, les habitants de La Ciotat continuent de voir leur ville se transformer sous l’influence des plateformes de location à court terme, avec des conséquences profondes sur la vie quotidienne, le logement, et le développement urbain.