Coronavirus : ce que l’on sait sur la "protection" des différents masques
Le déconfinement approche et l’Etat demande l’aide des collectivités territoriales. La Région distribue des masques chirurgicaux, le Département a passé commande, la Ville de La Ciotat fait appel à la solidarité pour fabriquer des masques "alternatifs".
Lundi soir, Emmanuel Macron a annoncé un déconfinement progressif à partir du 11 mai 2020. Cependant, les scientifiques sont divisés sur la date choisie. Ils s’entendent tous sur un point : pour éviter une deuxième vague, la population doit être protégée.
Et la protection commence par la distribution massive de masques auprès des services dits "prioritaires" puis elle doit être élargie à l’ensemble de la population.
Après la ville de Nice, la Région Sud Paca vient de distribuer 5 millions de masques chirurgicaux, la Métropole Aix Marseille Provence et le Département des Bouches du Rhône ont passé commande. De son côté la ville de La Ciotat fournit du matériel et fait appel à la solidarité citoyenne pour fabriquer des masques alternatifs.
Chirurgicaux, FFP1 (2 et 3), "altenatifs"... : quels sont les différents types de masques de protection et à quoi servent-ils ?
MASQUE FFP1, FFP2, FFP3
C'est un appareil de protection respiratoire (norme NF EN 149) destiné à protéger celui qui le porte à la fois contre l’inhalation de gouttelettes et contre des particules en suspension dans l’air, qui pourraient contenir des agents infectieux. Le port de ce type de masque de différentes formes (coque, 2 plis, 3 plis, becs de canard…) est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) que celui d’un masque chirurgical.
D'après l'Afnor, il en existe trois catégories selon leur efficacité, estimée en fonction de l’efficacité du filtre et de la fuite au visage : les masques FFP1 filtrant au moins 80 % des aérosols, les masques FFP2 filtrant au moins 94 % des aérosols et les masques FFP3 filtrant au moins 99 % des aérosols. Sa durée d'utilisation est de 8 heures.
MASQUE CHIRURGICAL OU ANTI PROJECTIONS
C'est un dispositif médical destiné à éviter la projection vers l’entourage des gouttelettes émises par celui qui porte le masque. Il protège également celui qui le porte contre les projections de gouttelettes émises par une personne en vis-à-vis, mais l'Afnor souligne qu'il « ne protège pas contre l’inhalation de très petites particules en suspension dans l’air. »
Comme le précise le site Euramatérials, il s'agit de sécrétions issues des voies aériennes supérieures (nez, bouche, pharynx, larynx) d’une taille de moins de 5 microns, qui peuvent contenir des agents infectieux transmissibles. Ce masque constitue également un geste barrière en diminuant la fréquence des contacts main-bouche. Sa durée d'utilisation ne doit pas dépasser 4 heures.
MASQUE "ALTENARTIF" OU TISSU
Il appartient à la catégorie de masques à usage non sanitaire est destiné à compléter les gestes barrières et de distanciation sociale. Comme l'explique le collectif français « Stop postillons » lancé par des médecins, il s’agit d’écrans (à défaut de masques) pour toute la population. « L’idée est un port collectif : mon écran te protège, ton écran me protège : nos écrans nous protègent. », affirme-t-il.
Il peut s'agir de masques confectionnés à la maison dans du tissu vestimentaire (coton ou polyester), mais en aucun cas de dispositifs médicaux. Face à la multiplication en ligne de tutoriels et modèles de fabrication aux qualités hétérogènes et parfois douteuses, l'Afnor a pris l’initiative de produire un document de référence sur son site Internet.
Il est également recommandé d’y ajouter le port d’une visière de protection contre le coronavirus. Dans la région, un collectif d’imprimeurs (makers) s’est mis en place. Le mouvement « Visière Solidaire 13 » est représenté sur La Ciotat, de nombreuses visières de protection ont été fabriquées grâce à la générosité des participants. Elles ont été distribuées dans la ville et aux alentours. Contact, cliquez => ICI
Qu'en est-il des masques de protection fait maison ? Les avis scientifiques divergent en revanche en ce qui concerne les masques « do it yourself» fabriqués avec du tissu, du papier, du coton, du polyester ou du plastique. Etant donné qu'ils ne sont pas conçus selon les mêmes caractéristiques et normes, ils ne répondent pas aux standards de qualité attendus par les professionnels de santé : ils n’atteignent pas le haut niveau de filtration des masques chirurgicaux ni de filtration de l’air des masques respiratoires.
La Société française des sciences de la stérilisation et la Société française d’hygiène hospitalière affirment ainsi dans un communiqué commun qu'il « n’existe pas de preuve scientifique de l’efficacité des masques en tissu. »
Photo : illustration
La rédaction
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